Transformer les déchets en pierres de chantier : le défi de Néolithe devient réalité

Transformer les déchets en pierres de chantier : le défi de Néolithe devient réalité

23 juin 2023

Depuis 2019, Nicolas Cruaud, cofondateur de Néolithe et ses deux associés fossilisent les déchets industriels pour éviter leur incinération ou leur enfouissement, qui sont responsables d’un important rejet de CO2. A la place, ils les transforment en granulats, qui peuvent être utilisés dans le bâtiment. Une petite révolution technologique, et un immense potentiel pour réduire l’impact du traitement des déchets.

L’Anthropocite®, le matériau vert du futur

Aujourd’hui, l’enfouissement dans le sol et l’incinération sont les deux seules méthodes de traitement des déchets non-recyclables communs : 40 millions de tonnes de déchets sont enfouies ou incinérées chaque année. Or ces méthodes sont extrêmement polluantes et représentent 6% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Face à ce constat et au nécessaire besoin d’accélérer la transition environnementale, Néolithe propose une alternative concrète et efficace : la Fossilisation Accélérée.

Il consiste à transformer les déchets non-recyclables en Anthropocite®, nouvelle matière se présentant sous la forme de granulats minéraux normés utilisables dans le secteur de la construction. « On prend les poubelles, on les broie, et on fait réagir la farine obtenue avec du liant. On obtient par la suite une pâte à modeler minérale que l’on presse très fort pour avoir des petits cailloux », explique-t-il dans une interview BPI France.

C’est grâce à son père, tailleur de pierres de profession, que Nicolas Cruaud a imaginé ce procédé innovant.

Plusieurs utilisations possibles dans le BTP

Plus de 400 millions de tonnes de cailloux issus des carrières sont utilisées en France chaque année et c’est la matière première la plus consommée dans l’Hexagone, après l’eau, selon le fondateur de l’entreprise. A ce jour, ces granulats sont prêts à être utilisés dans les sous-couches routières, ou encore incorporés dans le béton non structurel : le produit a reçu la certification ETPM du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) pour cette application.

Si demain l’entreprise parvient à traiter les ordures ménagères en plus des déchets industriels, comme elle l’a prévu, elle pourrait faire baisser de 7% les émissions françaises de CO2*. Cette technologie pourrait devenir une pierre angulaire de la stratégie de décarbonisation de l’Etat, qui s’est engagé à réduire de 30% les émissions carbones d’ici 2030.